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Les Verts partagés sur le conflit israëlo-palestinien

Au sein des écologistes, historiquement très sensibles à la question palestinienne, une discrète bataille interne a opposé ces derniers jours la majorité du parti à certains élus, députés ou sénateurs. Dès le 9 juillet, EELV a dénoncé « l’escalade meurtrière entre Israël et Palestine », tout en ciblant particulièrement « l'agression militaire israélienne ». Le 15 juillet, les écologistes ont déploré « les actes terroristes » du Hamas, mais aussi les« frappes dix fois plus meurtrières (de l'armée israélienne) qui alimentent en retour le terrorisme et la tension », tout en« condamnant toute forme de violence à l’encontre des lieux de culte, des personnes ou des institutions, en France comme au Proche-Orient ». Le 18 juillet, veille du défilé, le parti a critiqué l'interdiction de la manifestation de Barbès. Le 21 juillet, après un week-end très meurtrier à Gaza, le parti en a «appelé à une action déterminée de la communauté internationale rapide et coordonnée », alors qu'« au mépris du droit international, Israël bombarde, tue, détruit ».

Il faut dénoncer l'action de l'armée israélienne, dire que la communauté internationale doit agir plus fort, mais aussi dénoncer avec autant de force la logique guerrière et meurtrière du Hamas, qui prône la guerre pour Dieu. Et cela, EELV ne le fait pas assez.

Le député EE-LV Christophe Cavard

Mais au sein d'EELV, certains défendent une position de« rééquilibrage ». Pour le député Christophe Cavard, « il faut dénoncer l'action de l'armée israélienne, dire que la communauté internationale doit agir plus fort, mais aussi dénoncer avec autant de force la logique guerrière et meurtrière du Hamas, qui prône la guerre pour Dieu. Et cela, EELV ne le fait pas assez ».

Sur le réseau social Twitter et sur les listes internes, les échanges entre militants ont été vifs. Dans un échange interne daté du 19 juillet, le coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, François de Rugy, dit « condamner tout à la fois l'enlèvement et l'assassinat des trois jeunes Israéliens, les représailles enclenchées par des Israéliens extrémistes qui ont mené à l'assassinat d'un jeune Palestinien, les tirs de roquette du Hamas et la riposte disproportionnée décidée par le gouvernement Netanyahou », une mise sur le même plan qui n'est pas du goût de tous les militants.

Dans un autre mail interne daté de ce lundi 21 juillet, le sénateur Jean Desessard déplore l'appel à manifester de mercredi, qui « ne parle que de l’arrêt des bombardements sur Gaza et pas de l’arrêt des bombardements sur Israël et demande des sanctions immédiates contre Israël. Comment Israël pourrait-il accepter de cesser son action si cela se traduit par des sanctions immédiates ? ». Des prises de position minoritaires, selon un responsable d'EELV, qui y décèle la « droitisation » d'une partie des parlementaires écologistes. L'an dernier, le voyage de plusieurs de ces parlementaires en Israël, menés par le sénateur Jean-Vincent Placé, avait suscité une polémique dans le parti.

La discussion divise d'ailleurs aussi les écologistes européens. Le 17 juillet, les eurodéputés écolos français ont voté la proposition de la Gauche unitaire européenne (GUE, communistes, gauche radicale, etc.) de geler l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël, « tant qu'Israël continuera de violer les droits de l'Homme », de même que des écologistes suédois ou britanniques. Mais les eurodéputés écologistes allemands ne l'ont pas soutenue, et d'autres se sont abstenus.

Extrait de Médiapart du 23/07/2014

Tag(s) : #Israël Palestine
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