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Communiqué de l'Association France Palestine Solidarité


M. Barack Obama affiche un changement de ton radical par rapport à ses prédécesseurs vis-à-vis du monde arabe et du monde musulman, comme vis-à-vis du conflit israélo-palestinien, dont la résolution sur la base du droit international est une question centrale. Des mesures concrètes s'imposent pour contraindre Israël à respecter enfin le droit international. L'Europe et la France ont en ce sens un rôle à jouer comme l'exigent de plus en plus nombreux les citoyens.

 


C'est une véritable rupture de ton avec celui de son prédécesseur que vient d'afficher le président des Etats-Unis, M. Barack Obama, pour sa première visite dans le monde arabe.

 

 


D'abord, après la politique guerrière mise en œuvre par les néo-conservateurs américains engagés dans une croisade au nom du « choc des civilisations », il en a appelé à une nouvelle ère de relations entre les Etats-Unis et le monde musulman.

 

 


Ensuite, estimant qu'une course aux armements nucléaires entraînerait la région dans « une voie extrêmement dangereus e », il s'est prononcé, à nouveau, pour un monde sans armes nucléaires et a assuré que « toute nation -y compris l'Iran- doit avoir le droit d'accéder à la puissance nucléaire pacifique » si elle se conforme au Traité de non prolifération nucléaire.

 

 


Le président américain a également réitéré son engagement à soutenir les aspirations du peuple palestinien à la création d'un Etat indépendant, sans toutefois fonder la solution du conflit sur le droit international et en se limitant à la « feuille de route ». Il a de nouveau affirmé que « La colonisation israélienne doit cesser ». Tout en qualifiant les liens entre les Etats-Unis à Israël d' « inaltérables », il a souligné que « la situation pour le peuple palestinien est intolérable ». Reconnaissant le soutien dont jouit le Hamas auprès d'une partie du peuple palestinien, il l'a en même temps appelé à « mettre fin à la violence », notamment pour « jouer un rôle », « répondre aux aspirations des Palestiniens, et unifier le peuple palestinien ».



Il tient là aussi des propos différents de ceux de son prédécesseur. Il ne s'est toutefois pas engagé dans la voie du retrait de ce mouvement de la liste des organisations terroristes ni dans la voie du dialogue pourtant incontournable.

 

 


M. Barack Obama tient un discours qui se veut « équilibré ». En fait, alors qu'Israël poursuit l'occupation de la Palestine, première des violences, et que le peuple palestinien résiste au siège insupportable de la bande de Gaza qui se poursuit -depuis plus de trois ans- après vingt-deux jours de massacres, résiste à l'occupation, à la colonisation de la Cisjordanie notamment à Jérusalem-Est, au mur de l'annexion, à l'étouffement économique et social qu'imposent des centaines de barrages militaires, aux démolitions de maisons, aux agressions militaires meurtrières, au maintien en détention de quelque 11.000 prisonniers politiques... le président américain réclame des gestes « de part et d'autre ».

 

 


Il n'empêche : les dirigeants israéliens ont vu dans ce discours du président américain une rupture par rapport à la politique de George W. Bush, lequel n'a eu de cesse de soutenir de façon inconditionnelle la politique colonisatrice de Tel-Aviv.

 

 


En fait, nul ne doute plus qu'il ne peut y avoir de paix au Moyen-Orient tant que le conflit israélo-palestinien demeure irrésolu ; c'est aussi ce que recommandait en décembre 2006 la commission bipartisane sur l'Irak dirigée par M. James Baker et M. Lee Hamilton, qui prônait une totale réorientation de la diplomatie américaine dans la région et mettait en lumière la centralité de ce conflit.

 


La paix passe par la mise en œuvre des droits nationaux du peuple palestinien et du droit international.

M. Barack Obama annonce vouloir créer un climat propice à la reprise des pourparlers. Mais cela pourtant ne saurait suffire. Il faut désormais des actes concrets pour contraindre enfin Israël à respecter ses engagements et les résolutions des Nations unies, que Tel-Aviv viole systématiquement depuis plus de soixante ans.

Or, Barak Obama a indiqué ne pas vouloir imposer la paix.

 

 


La France et l'Europe doivent s'engager dans la voie de la paix. Les déclarations ne suffisent plus. L'Europe, sous l'impulsion de la France, ne saurait légitiment s'engager dans la voie d'un « rehaussement » honteux de ses relations avec Tel-Aviv. Elle doit au contraire suspendre l'accord d'association avec Israël tant que cet Etat continue de violer le droit international et ses propres engagements. Elle doit intervenir avec détermination pour une véritable conférence de paix fondée sur le droit international, avec des garanties et un calendrier précis d'application. Une conférence est envisagée cet été à Moscou. Ira-t-elle dans ce sens ? Les citoyens, engagés de plus en plus nombreux dans le mouvement de solidarité avec la Palestine et pour la paix, détiennent la clé de l'avenir pacifique de la région et plus largement. Notre association doit y trouver motif à un rehaussement de son action.

 


Paris, le 6 juin 2009.

Tag(s) : #Droit de l'Homme
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