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Jolie actualité atomique aujourd'hui. D’un côté, Areva, à la recherche de liquidités, s’annonçait comme le leader incontestable des énergies décarbonées. De l’autre, l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) présentait aux Invalides son troisième inventaire national des déchets et matières radioactives. D’un côté, l’industriel majeur du nucléaire qui vantait une énergie propre et fort concurrentielle. De l’autre, une agence gouvernementale en charge d’exposer la comptabilité des déchets de la même industrie.


Tous les trois ans, l’Andra collecte et recoupe les données fournies par les opérateurs du nucléaire français (EDF mais aussi Areva, le Cea, …). Elle a arrêté ses comptes au 31 décembre 2007. A cette date, l’Andra a répertorié plus de 1,15 million de mètres cubes de déchets radioactifs en France. Soit l’équivalent d’environ 385 piscines olympiques.

Ces déchets ne sont pas tous entreposés dans des piscines. La plupart sont conditionnés dans des colis spécifiques, environ 70% d’entre eux sont stockés, les autres attendent des solutions correspondantes à leur dangerosité.


Que recouvre cet inventaire exactement ? Tout ce que le nucléaire civil a pu produire en trois décennies d’exploitation. Parmi ces colis, on trouve du super dangereux (les déchets de haute activité, soit 0,2% du total avec 2 293 m3) et du assez anodin (les déchets de très faible activité, soit environ 20,1% du total avec 230 000 m3 de stockés). Entre les deux, toute une gamme de déchets de faible et moyenne activité à vie courte ou longue. Près de 70% font partie de la famille "faible et moyenne activité à vie courte".



La vie courte est une façon de voir qui n’appartient qu’à certains domaines scientifiques. Car les déchets classés dans cette catégorie ont des périodes radioactives de moins de 31 ans. Cela signifie qu’ils perdent la moitié de leur radioactivité après 31 ans. Il est communément accepté qu’au bout de 10 périodes, les déchets ne présentent plus de risque majeur. Ainsi, après 310 années, les déchets à vie courte ne seront plus considérés comme actifs. 310 années = dix générations.



Pour les déchets à vie longue, l’échelle de temps convie le cerveau humain à une gymnastique improbable consistant à imaginer les 200 000 années à venir, voire les 20 millions de prochaines années. A titre de comparaison, les pharaons d’Egypte ont été installés dans des pyramides qui ont à peine 5 000 ans.



Notons que l’inventaire concerne aussi des «matières radioactives». A la différence des déchets, celles-ci sont considérées comme valorisables. Et c’est là toute la subtilité de l’inventaire: une barre de combustible en train de réagir dans un réacteur nucléaire en ce moment même (4 800 tonnes) ou des combustibles irradiés en train de refroidir dans des piscines (13 000 tonnes) font partie de la famille des matières valorisables et ne sont pas considérées comme des déchets. Idem pour le plutonium (82 tonnes dont 60 de propriété française), l’uranium de retraitement (21 000 tonnes), l’uranium appauvri (255 000 tonnes), l’uranium enrichi (3 300 tonnes), l’uranium naturel extrait de la mine (27 000 tonnes), le thorium de Rhodia (9 399 tonnes), les matières en suspension (21 600 tonnes), et certains combustibles de la Défense nationale. Sans oublier les 1 000 tonnes de MOX en attente de traitement (prévu à partir de 2030…).


Lu sur http://environnement.blogs.liberation.fr/


Déchets nucléaires: 385 piscines olympiques
Tag(s) : #Nucléaire
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