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diapo17b4dcced7bacda0e712f6fce3b3fea6Par Françoise Alamartine, membre du bureau exécutif d’EE-LV, Jacques Boutault, membre du conseil fédéral d’EE-LV et maire du deuxième arrondissement de Paris, Alain Coulombel, membre du conseil fédéral d’EE-LV et conseiller régional de Savoie, Jérôme Gleizes, membre du bureau exécutif d’EE-LV, Elise Lowy, porte-parole et membre du Bureau exécutif d’EE-LV et François Lotteau, secrétaire régional Bourgogne EE-LV

 

05 juillet 2013 - Les invités de Mediapart

 

Après le « limogeage brutal » de Delphine Batho et la baisse du budget du ministère de l'écologie, plusieurs responsables d'EELV considèrent que « décider de sortir du gouvernement pourrait nous permettre de nous reconstruire et de retrouver la confiance d’une opinion qui s’interroge sur nos options ».

 

Avec le limogeage brutal de la ministre de l’écologie, Delphine Batho, la baisse de 7% du budget du ministère indique clairement les options du gouvernement. Pour François Hollande et Jean-Marc Ayrault, la lutte pour l’emploi, priorité que nous partageons, ne passe pas par la transition écologique de l’économie. Pour les responsables du PS au pouvoir, il faut encore et toujours sacrifier aux dieux de la croissance et de la compétitivité tout en se pliant au diktat des 3%. L’écologie est donc devenue une simple variable d’ajustement budgétaire permettant de faire des économies en faisant fi des urgences dont les conséquences sont pourtant de plus en plus perceptibles : dérèglement climatique, malbouffe, pollution, maladies environnementales, raréfaction des ressources, destruction des espaces naturels et de la biodiversité...

 

Dans de telles circonstances, que pouvons-nous encore espérer de notre participation gouvernementale ? Depuis mardi 2 juillet, il n’est plus question de liberté de parole. Il n’y aura pas de retour en arrière après la crise d’autorité du président de la République.

 

Comment allons-nous pouvoir tenir ? En exigeant, pour rester, des avancées significatives et des gages supplémentaires des convictions écologistes du gouvernement ?

 

Nous savons tous très bien que les choix budgétaires draconiens du gouvernement vont impacter toutes les politiques, que nos rendez-vous ne se limitent pas à la transition énergétique, mais aussi au financement des retraites et l’allongement prévisible de la durée de cotisation, à la baisse des capacités d’actions des collectivités territoriales…

 

La coupe est pleine ! Il y a eu l’Accord national interprofessionnel, qui va renforcer la précarisation des salariés, le cadeau fiscal de 20 milliards d’euros aux entreprises sans conditionnalité via le crédit d’impôt compétitivité emploi, l’absence de volonté d’aboutir sur la question du droit de vote des étrangers aux élections municipales, l’absence de réforme bancaire digne de ce nom, les expulsions systématiques de Roms. Comment croire encore à la promesse d’une dose de proportionnelle et à la réduction de la place du nucléaire dans le mix énergétique ?

 

Seul un nouveau projet de société serait à même de redonner espoir, mais ce gouvernement n'en porte aucun. Ni dans le domaine agricole (priorité à l'agriculture exportatrice), ni dans la reconversion des industries (subventions à l'industrie automobile), ni sur le plan démocratique (limitation du cumul, proportionnelle, décentralisation...), ni sur le plan social (réduction des inégalités, limitation des salaires des PDG...), ni sur la question européenne (baisse du budget…)…

 

Face à ce constat, ne nous leurrons pas : malgré les promesses faites jeudi à l'Assemblée par Jean-Marc Ayrault, le changement de cap que nous réclamons depuis des mois n’aura pas lieu.

 

Nous mettons en garde : et si la poussée de l’extrême droite avait un lien avec tous ces renoncements politiques accumulés depuis un an ? Nous ne voudrions pas en être comptables.

 

Le débat sur la sortie de ce gouvernement ne peut plus être tabou.

 

Si aucun changement ne se dessine rapidement, décider de sortir du gouvernement pourrait nous permettre de nous reconstruire et de retrouver la confiance d’une opinion qui s’interroge sur nos options.

 

Nous poser la question au plus vite, c’est aussi faire le choix d’un nouvel élan, celui de l’autonomie de l’écologie politique. Il en va de notre identité, de nos valeurs, de notre raison d’être !

Tag(s) : #actualités nationales
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