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Pascal Durand le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts revient sur les annonces du Premier ministre.

 

Propos recueillis par Estelle Gross - Le Nouvel Observateur (le 10 juillet 2013)

 

Limogeage de Delphine Batho, doutes sur la volonté politique des socialistes de se lancer dans une véritable transition démocratique et sur la réalité des investissements d'avenir en faveur de l'écologie : le PS et son allié écolo traverse une période de vives tensions.

 

Jean-Marc Ayrault a dévoilé hier son plan d'investissement d'avenir, est-ce un gage suffisant pour les écologistes ?

 

C'est un signal fort, que nous attendions, mais en aucune manière ça ne peut être suffisant. La déclaration est positive à de nombreux égards. Par exemple, l'intégration de l'éco-conditionnalité, que nous réclamions depuis des années, est une excellente nouvelle. Ou encore que 50% des investissements d'avenir soient consacrés aux transitions écologiques. Ainsi que l'abandon d'un certain nombre de projets coûteux. Nous sommes évidement satisfaits du signal mais nous avons des attentes. Après les mots, il nous faut les détails, ce sera le vrai rendez-vous. La volonté politique était nécessaire, mais n'est pas suffisante.

 

Noël Mamère a parlé de son côté d'une "opération en trompe-l'oeil qui consiste à pratiquer la câlinothérapie"…

 

Je ne suis pas là pour commenter. Je n'ai pas envie d'être dans la bataille des mots, des postures et des procès d'intention. Il y a 12 milliards sur la table, 50% seront consacrés à la transition, ce qui m'intéresse c'est de regarder où ils sont et comment on les affecte. Ces 50% plus l'éco-conditionnalité, je n'appelle ça ni de la calinothérapie ni du trompe l'œil.

 

Qu'aurait-on entendu si le Premier ministre n'avait pas parlé d'écologie. Je voudrais que les écologistes ne retombent pas dans le travers qui avait été celui des Verts au moment du Grenelle, qui était d'être tout le temps dans la critique. Les gens ont envie que ça marche et non d'avoir des écologistes grognons qui passent leur vie à râler. On sort d'une séquence très dure avec la démission de la ministre de l'Ecologie dans des conditions extrêmement brutales, on doit essayer à nouveau de mettre l'écologie dans une dynamique positive.

 

François Hollande a appelé "la majorité à s’organiser pour les prochains scrutins, notamment municipaux, pour partir rassemblée". Vous parlez d'une "séquence très dure" à propos du départ de Delphine Batho, les conditions du rassemblement sont-elles réunies ?

 

D'abord, nous sommes un parti fédéraliste. En aucune manière les instructions ne viendront de Paris. Chaque ville décidera en fonction des enjeux locaux. Le rassemblement, sous la forme d'une absorption derrière un seul mouvement, le PS, serait un grave recul démocratique, qui priverait les Français du droit de dire qu'ils veulent plus d'écologie. Par ailleurs c'est la plus mauvaise des réponses face à la montée du Front national.

 

Il y aura évidemment des discussions au niveau national pour les grandes villes. J'imagine que les socialistes vont nous dire 'Marseille est une ville qu'on peut gagner', ou 'le Premier ministre serait très attaché à ce qu'à Nantes il y ait une liste d'union' etc… Nous, nous sommes par exemple très attachés à ce que Dominique Voynet reste maire de Montreuil. Pour le moment, la priorité c'est d'arriver à reconstituer des dynamiques communes.

 

A Villeneuve-sur-lot, le PS a reproché au candidat EELV de s'être maintenu et d'avoir ainsi favorisé le candidat FN…

 

C'était l'analyse la plus primaire et la plus fausse. C'est casser le thermomètre pour ne pas voir qu'il y a de la fièvre ! Il y avait déjà un candidat écologiste lors des législatives de 2012, ce qui n'a en aucune manière empêché Jérôme Cahuzac d'être élu. En termes de voix nous n'avons pas progressé, c'est le PS qui a perdu 20 points. Donc, la question que le PS et EELV doivent se poser, c'est 'pourquoi les électeurs socialistes sur les huit dernières élections partielles ne se sont pas déplacés ? Pourquoi la majorité actuelle est aussi peu capable de mobiliser son électorat ?' Ce qui vaut aussi pour nous.

 

Cela va dans le sens du changement de cap que vous demandez ?

 

Ce gouvernement doit porter une espérance et des horizons. Pour cela, il faut forcement un nouveau cap. On ne peut pas rester dans la situation actuelle, c'est pour ça que nous demandons que l'écologie soit prise en compte. Je sors d'un rendez-vous avec le président de la République qui nous a dit que le 19 août, il allait faire des annonces pour la France en 2025. C'est exactement ce qu'on attend de lui. Je lui ai répondu que les écologistes étaient à ses côtés pour porter des objectifs communs et apporter des réponses.

 

Tag(s) : #actualités nationales
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