Le Conseil de quartier de la Dhuys, à nouveau vivant ?

Le Conseil de quartier de la Dhuys après avoir été suspendu, a été « dépendu » par la Mairie. Celle-ci annonce en effet sur son site la tenue d'une fête de quartier « en partenariat (entre autre) avec le Conseil de quartier », ressuscité pour l'occasion.

Les membres (dissous) de ce Conseil de quartier (suspendu) n'ont été ni consultés, ni informés. Cette annonce est-elle donc une bévue, une manœuvre, une preuve de la bonne circulation de l'information à la Mairie ?
Sans doute, vaut-il mieux le prendre comme l'annonce d'une résurrection surprise qui rendra le Conseil de quartier de la Dhuys éternel. Espérons qu'il en sera de même pour les autres Conseils.

Arnaud Corbin

Voir le site de la ville
http://www.ville-bagnolet.fr/index.php?pge=429&IDDetail=539&jourTransmis=12&moisTransmis=06&anneeTransmis=2008

Comments

[Michel Pesci]

Monsieur Everbecq,

Les conseils de quartiers doivent être bien plus qu'un espace de dialogue et de propositions. Ces 2 éléments ne sont pas suffisants pour que les habitants deviennent des acteurs.
Il manque un pilier essentiel c'est à dire la co-élaboration des projets grâce à une collaboration élus-salariés de la ville-citoyens.
Malheureusement, cette étape vous fait peur car vous auriez l'impression de perdre votre "pouvoir". Lorsque l'on est dans ce type de schéma, on ne peut qu'aboutir à "vos conseils de quartier" avec un élu comme président qui est là pour "boucler" la parole citoyenne.

Par ailleurs, pour élargir à la démocratie locale, l'organisation de vos assises est caricaturale. En effet, vous reproduisez notre société consumériste à l'outrance. Les bagnoletais arrive aux assises comme "un client" qui va faire ces courses et va demander un travail, un logement...et repart ensuite chez lui en attendant "des miracles" de "son cher maire".

La construction d'une citoyenneté, ce n'est pas cela. Pour réformer notre société, il faut sortir de ces schémas clientélistes et permettre aux bagnoletais de devenir de véritable acteur qui construirons la ville d'aujourd'hui mais aussi de demain.
La nouvelle mouture des conseils de quartiers ne permettra pas cela.

[Arnaud Corbin]

Monsieur le maire,

Les Conseils de quartier sont effectivement créés à l'initiative de la
mairie.
Mais plutôt que de simples espaces de dialogue leur intérêt est d'être des espaces de construction commune entre habitants et mairie. Car le dialogue sans réalisations…
L'enjeu actuel pour les Conseils est donc de savoir si le champs des sujets traités sera large (avec des dossiers comme la circulation douce,
les projets d'urbanisme impliquant les quartiers, des budgets
participatifs…) ou beaucoup plus restreints (choix des lampadaires, implantation des canisettes…).
Les conseils pourront-ils encore décider de se saisir de sujets de
leur choix.
Quelle soutien et quelle oreille auront-ils de la mairie ?
Plus que des discours, ce sont des engagements précis (la charte)
et la pratique, qui nous donneront la réponse.

Les décisions, même issues des Conseils de quartier, sont prises par la Mairie, et il faut, vous avez raison, que celle-ci les assume entièrement.
Sinon, on se retrouve, comme lors du plan de circulation à la Dhuys,
en porte-à-faux, et accusés de défendre des intérêts particuliers.

Vous parlez de "politiciens démagogues" (j'ai été surpris de ces
termes…); de qui s'agit-il ?
Les élus ayant participé (de plus ou moins près) au plan de circulation ont été M. Daniel Bernard, Mme Zanier, M. Baraglioli, M. Di Martino et M.
Mathon.
Deux font partie de votre majorité actuelle, dont Monsieur Bernard qui
a été reconduit dans sa délégation "voirie circulation".
Vous avez été, vous-même, à l'initiative de réunions publiques ou le Conseil de quartier, faute d'avoir été associé s'est retrouvé en situation de faction.

Alors, oui, nous espérons que cela va changer,
mais, encore une fois, nous jugerons sur les faits.

Voyez, avec ce sujet qui me "chatouille", j'en oubliais presque "l'initiative populaire".
La mairie ne peut, ni ne doit, bien-sûr, la créer.
Mais les Conseils de quartier sont des lieux propices à la naissance
de ces initiatives,
et la ville peut décider de les soutenir et de les développer.

[Marc Everbecq]

Votre démarche est tout de même étrange. Les conseils de quartier n'ont jamais été des lieux d'initiative populaire. Ce n'est pas leur sens. Comment d'ailleurs remettre l'initiative populaire dans les même de quelle que municipalité que ce soit. C'est impossible. L'initiative populaire n'appartient qu'à elle même. Si soutien de la municipalité il doit y avoir à ces initiatives, cela doit se réaliser dans un autre cadre. Les conseils de quartier ne sont que des espaces de dialogue à l'initiative de la municipalité afin d'aller au devant des habitants, sous une forme structurée, pour ouvrir un dialogue. Les habitants peuvent évidemment être force de proposition. Ce qui les rend de fait acteurs. Par exemple : lorsque le plan de circulation dans le quartier de la Dhuys a été réalisé il faut admettre que cela ne s'est pas fait de la bonne manière pour la simple et bonne raison que les politiciens du quartier avaient décidé pour des raisons démagogiques de laisser les habitants faire quasiment eux-même le plan de circulation. Depuis, tout le monde se plaint des choix retenus. Et le conseil de quartier est vécu comme un lieu entre les mains d'une poignée de gens qui décident pour tout le monde. Vous le voyez, les conseils de quartiers méritent d'être considérés tout autrement. C'est le sens que la ville va donner à son implication plus grande.

[Arnaud Corbin]

Monsieur le maire,

Ce serait mal connaître les Conseils de quartier
et en particulier celui de la Dhuys
que de les voir comme des lieux de résistance univoque
à votre pouvoir de maire.
Pendant 6 ans j'ai été de ceux qui ont animé le Conseil de la Dhuys
et la diversité d'idées y a toujours été un élément moteur et une
richesse.
Faut-il rappeler que M. Aziz Benaïssa en a été un membre actif
et est actuellement un de vos maires-adjoint.

Non, la question sur les Conseils de quartier
est bien de savoir si ils vont devenir des chambres d'enregistrement
des décisions municipales.
Ou alors êtes vous prêt, avec votre équipe,
à faire le choix de continuer et de relancer
des Conseils qui soient aussi des lieux d'initiative populaire,
où les habitants sont une force de proposition
et de réalisation concrète d'initiatives pour leur quartier
ou pour la ville.
L'enjeu est celui d'accepter que les Bagnoletais
soient acteurs de leur ville et non de simples consommateurs.

Mais n'est-ce pas une idée que vous partagez ?

Bonne soirée à vous.

[Marc Everbecq]

Cher Monsieur Corbin, j'aime votre humour qui prête à la mairie le pouvoir de rendre les conseils de quartiers éternels. Vous avez raison de dire que la mairie s'occupe des conseils de quartiers. C'est en effet une initiative municipale pour permettre à la municipalité d'établir un rapport construit avec les citoyens sur les sujets qui relèvent d'un quartier. Je sais que ce n'est pas votre conception : des conseils qui jouent le rôle de contre-pouvoir. Je ne veux pas juger votre position. C'est la vôtre. Mais ne demandez pas à la mairie de créer des conseils de quartiers qui seraient de simples lieux d'expression de l'opposition municipale. Cela n'est pas possible. Si telle est votre ambition vous n'avez qu'a constituer une association de quartier avec les personnes qui se reconnaissent dans votre sensibilité. Mais ce n'est pas le rôle de la mairie d'organiser cela. Pour le reste, le fonctionnement des conseils de quartiers va être transformé dans les semaines à venir. Les conseils de quartiers existent donc car telle est la volonté municipale depuis plusieurs années. Bonne soirée.
Marc Everbecq