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L’industrie du solaire devrait connaître une forte expansion mondiale dans les années à venir. Sur ce marché pour l’heure dominé par les Allemands et les Japonais, les Etats-Unis savent qu’ils ont une carte à jouer avec leurs taux d’ensoleillement record dans certains Etats. Ils misent donc sur les investissements dans le secteur. La France n’a toujours pas adoptée de stratégie de ce type.

 


Les Etats-Unis s’engagent dans la course au photovoltaïque. Jusqu’ici distancés par les leaders Allemands, Espagnol et Japonais, ils entendent bien rattraper leur retard, à grand renfort d’aides publiques. La nouvelle administration s’est notamment fixé comme objectif  la création d’au moins une ferme solaire de 5 giga Watt (GW) d’ici 2016. Un projet ambitieux au regard de la production mondiale d’énergie solaire, qui dépasse à peine les 6 GW aujourd’hui, mais qui s’inscrit dans une tendance générale : le cabinet iSuppli prévoit pour 2012 une production mondiale de cellules photovoltaïques et de panneaux solaires de plus de 30 GW.


Un prix de revient en baisse de 30% ces dix dernières années

L’industrie du photovoltaïque américaine semble donc avoir de beaux jours devant elle. Sa capacité de production ne cesse de croître, et, selon une étude menée par des chercheurs de l’université de Berkeley, le prix de revient pour les constructeurs a chuté de 30% depuis le début des années 2000. Le coût du watt d’origine solaire serait en effet passé de 10,50 $ en 1998, à 7,60 aujourd’hui.


D’après les scientifiques, cette tendance à la baisse s’expliquerait surtout par une baisse des coûts externes, comme le marketing, ou la production des convertisseurs. Mais la variation du coût de revient d’une centrale à l’autre s’explique surtout par deux facteurs prépondérants : la capacité de production et la région d’implantation. Les économies d’échelle sont en effet conséquentes : le prix de revient d’une installation de 750 kilos Watt (kW) est évalué à 6,80 $/W, quand celui des installations de moins de 10 k/W l’est à 9 $/W. Quant à la localisation géographique, elle impacte ce coût du fait de l’ensoleillement plus ou moins important, et implique parfois une variation de plus de 3 $/W pour une même capacité de production. Forts de cette tendance favorable, les industriels américains prévoient ainsi que le prix de l’électricité d’origine solaire atteigne celui du réseau à l’horizon 2015.


Un soutien public déterminant

Ce marché favorable explique donc la hausse du nombre d’installations ces dernières années, en augmentation record de 85% entre 2006 et 2007. Le rapport des chercheurs met par ailleurs en évidence la corrélation directe entre cette hausse et les aides fédérales accordées au secteur, et notamment les facilités administratives mis en place par le Department of Energy.


Au niveau fédéral, le Clean Renewable Energy Bonds , dont le budget est d’environ 1,2 milliards de dollars, distribue aux municipalités, compagnies coopératives d’électricité et à certaines entités gouvernementales un accès à un capital sans intérêt pour les équipements d’énergies renouvelables. Via ce soutien, 443 stations solaires ont été construites en 2007.


Parmi les Etats américains, la Californie est le plus engagé dans le solaire. En août 2006, le sénat californien a en effet voté le Californian million solar roof plan (Plan des mille toits solaire en Californie), qui prévoit la génération d’au moins 3 GW d’ici 2018. Grâce à son budget de 3,35 milliards de dollars sur 10 ans, la California Solar Initiative, crée pour l’occasion, offre des primes conséquentes aux nouvelles installations : 0,39$/kWh produits pour les capacité supérieures à 100 kW, et jusqu’à 2,50 $/kWh pour les systèmes plus petits.


La France mise sur l’aide aux consommateurs

Si le prix de revient baisse également dans l’hexagone, de l’ordre de 5% environ par an, la stratégie française se porte davantage sur l’aide à la consommation que sur le soutien aux investissements.


Les particuliers bénéficient par exemple du crédit d’impôt dédié au développement durable, applicable aux installations de capacité inférieure à 3 kW, qui leur permet de déduire de leurs impôts sur le revenu 50% du montant de leur investissement.


Quant aux industriels, ils reçoivent des aides de l’Etat uniquement dans le cadre des programmes de R&D.
Pour Eric Laborde, président du consortium PV Alliance (filiale commune à EDF EnR, Photowarr International et le CEA), « si nous avons perdu la bataille des cellules photovoltaïques de première génération, nous avons une chance certaine de nous positionner sur la deuxième génération, avec l’apport de l’Ines [ Institut National de l'Energie Solaire, crée en 2006] et le programme Solar Nano Crystal [sous l’égide de PV Alliance, ce programme vise la production directe de silicium de qualité et l’augmentation du rendement des cellules photovoltaïques]. » Lui qui attend avec impatience les applications du Grenelle souligne néanmoins la difficulté à attirer des investisseurs étrangers en France. « Nous ne bénéficions pas des fonds structurels d’aide à l’investissement disponibles par exemple en Allemagne. Il en résulte qu’à part des développements industriels faits par des sociétés françaises qui ont un intérêt local, je ne vois pas se développer chez nous une grande industrie photovoltaïque. »  Les fonds structurels d'investissement sont distribués par l'UE aux pays les moins riches de l’Union .

Anne Farthouat le 04 mai 2009 sur le site www.novethic.fr


Tag(s) : #Energies renouvelables
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