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sepa.jpgLe cinéma iranien crée des films magnifiques. Le film iranien "Une séparation", signé Asghar Farhadi, a été sacré meilleur film étranger lors de la cérémonie des Césars du 24 février à Paris. "Une Séparation", qui avait entamé sa carrière au festival de Berlin en février 2011, décrochant l'Ours d'Or du meilleur film et deux Ours d'Argent pour l'ensemble de ses acteurs et actrices.

 

 

Le cinéma iranien a longtemps été symbolique et allégorique. Par tradition culturelle, pour échapper à la censure de la république islamique. Abbas Kiarostami et Moshen Makhmalbaf, les deux maîtres, ont tourné des films fables, dont l'apparente simplicité masquait un regard perçant sur l'Iran des mollahs. Asghar Farhadi appartient à la génération suivante, et s'il ausculte lui aussi les métamorphoses de son pays, c'est désormais sans détour : dans Une séparation, son cinquième film - le précédent, A propos d'Elly, a connu un beau succès en France -, les personnages sont définis socialement, et ils doivent se débrouiller avec les problèmes, les tabous, les sentiments et les espoirs de leur milieu. Ils sont les miroirs d'un pays où la difficulté de vivre et les contradictions d'une société divisée finissent par monter les uns contre les autres. Jusqu'à une possible réconciliation, ou une inéluctable implosion ?

 

 

Le sujet du film : Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable. Ce film met en évidence les contradictions de la société iranienne et les pressions subies par les couches sociales.

 

 

Le film « Une séparation » fonctionne sur le schéma énigmatique de La Fête du feu, où Asghar Farhadi imposait à une femme de ménage un rôle de témoin dans une dispute entre ses patrons, la femme soupçonnant son mari de la tromper avec la voisine d'en face. Les juges d'Une séparation, comme l'employée de La Fête du feu, sont otages d'un suspense, invités comme nous à adopter un point de vue, puis le point de vue inverse. Asghar Farhadi use des théâtres intimes pour distiller l'idée qu'en Iran le mensonge et la manipulation se pratiquent à tous les niveaux, que les comportements que l'on y impose méritent d'être débattus, contestés. Le pouvoir des religieux au nom d’Allah manipule, sépare, isole, et la société reproduit les mêmes mécanismes de déchirure.

 

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Tag(s) : #Culture
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