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Mohammed Arkoun (né en 1928 à Taourirt-Mimoun, en Kabylie (Algérie) - mort le 14 septembre 2010 à Paris) est un intellectuel Algérien, philosophe et historien de l'islam.

 

 

Mohammed Arkoun a vécu dans une famille nombreuse et très pauvre. Il fait ses études primaires dans son village natal, puis secondaire à Oran. Il étudie ensuite la philosophie à la Faculté de littérature de l'université d'Alger puis à la Sorbonne à Paris. Il y est agrégé en langue et en littérature arabes en 1956 et docteur en philosophie en 1968. Un des professeurs les plus influents dans l'étude islamique contemporaine, il a été professeur émérite d’histoire de la pensée islamique à la Sorbonne (Paris III), et enseigne l’« islamologie appliquée », discipline qu'il a développée, dans diverses universités européennes et américaines, en référence à l'anthropologie appliquée de Roger Bastide.

 

 

Mohammed Arkoun a enseigné comme professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Strasbourg (1956-1959), au lycée Voltaire de Paris (1959-1961), comme maître-assistant à la Sorbonne (1961-1969), professeur associé à l'université de Lyon II (1969-1972), puis comme professeur à l'université Paris VIII et à Paris III - Sorbonne Nouvelle (1972-1992).

 

 

Il plaide pour l'identification systématique et la destruction des préjugés et des stéréotypes négatifs, parfois très anciens, qui ont cours de part et d'autre. Selon lui, l’Occident n’est pas plus l'incarnation du démon matérialiste, immoral et athée, que l’Islam n’est réductible au fondamentalisme intégriste, incompatible avec la démocratie et la modernité.

Pour lui l’intégrisme c’est le refus de la démocratie, car il se base sur les préceptes et les pratiques religieux anciens, il refuse l’ouverture sur la société moderne.

Dans la pratique actuelle selon la vision intégriste la femme doit porter le hijab, l’enseignement doit être religieux et le pouvoir politique doit obéir aux dogmes religieux.

Pour Arkoun la laïcité est un grand principe qui à partir de l’enseignement laïc cherche à libérer l’esprit humain.

 

 

M. Arkoun a beaucoup réfléchit sur la laïcité, valeur dont il se porte à la défense, y compris pour le monde musulman, mais dans le cadre de la nécessité qu'il rappelle, de devoir prendre en compte les spécificités de cette culture dans son histoire. Son plaidoyer pour la laïcité n'est pas dépourvu d'une critique envers celle-ci, qui se résume selon lui, à une incompréhension de l'autre culture.

 

 

Néanmoins, ces réserves exprimées, Mohammed Arkoun pense que, pour sauver le monde musulman de ses démons et le sortir de ses impasses, il est essentiel que l'islam accède à la modernité, politique et culturelle, et il en pense les conditions. A savoir qu'il faut envisager une «subversion» de la pensée islamique, qui lui permettrait de rejoindre le monde moderne et la laïcité : « Rien ne se fera sans une subversion des systèmes de pensée religieuse anciens et des idéologies de combat qui les confortent, les réactivent et les relaient. Actuellement, toute intervention subversive est doublement censurée: censure officielle par les États et censure des mouvements islamistes. Dans les deux cas, la pensée moderne et ses acquis scientifiques sont rejetés ou, au mieux, marginalisés. L'enseignement de la religion, l'islam à l'exclusion des autres, est sous la dépendance de l'orthodoxie fondamentaliste ». («Il est vital que l'islam accède à la modernité», entretien avec Mohammed Arkoun, L'Express) (27/03/2003).

 

 

Il insiste sur le fait que le XIII° siècle marque une interruption dans le développement de l'islam. Au Xe siècle, en effet, il exista une vie intellectuelle brillante et très riche, au sein du monde musulman. Ce fut un moment où la philosophie fut très présente, et occupa les esprits savants. La philosophie islamique est née et s'est développée, au contact de l'Antiquité grecque Platon, Aristote furent lus et traduits dans un échange avec les Anciens, repris, étudiés et accueillis dans la perspective d'une synthèse à accomplir avec la pensée musulmanes. Ils furent lus et interprétés également dans un échange avec les philosophes européens, chrétiens et juifs. C'est l'époque qui a vu l'apparition d'un humanisme, où la culture musulmane était ouverte aux autres cultures, en particulier à celles qui étaient présentes au Proche-Orient, et également dans l'Espagne de al-Andalus. Ce fut sa période la plus brillante.

 

 

Selon Mohamed Arkoun cette tradition est interrompue et la raison n’est plus à l’ordre du jour dans ces sociétés. Le dogme religieux domine le comportement des individus. La foi et les rituels associés fonctionnent sans s’appuyer sur la raison. Pour lui la foi est une construction sociale et ce qui met en mouvement la culture et la vie intellectuelle, c’est la raison.

 

 

Certains de ces ouvrages :

* La Liberté religieuse dans le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam, Colloque international à l'abbaye de Sénanque. Préface de Claude Geffré. Ed du Cerf, 1981

* Christianisme, judaïsme et islam Fidélité et ouverture. Sous la direction de Mgr Joseph Doré. Ed. du Cerf, 1999

* Histoire de l'Islam et des musulmans en France du Moyen Age à nos jours, Mohammed Arkoun, Collectif, Jacques Le Goff (Préface). Ed. Albin Michel, 2006

· Pour une critique de la raison islamique (1984, Maisonneuve et Larose).

 

 

Des eEntretiens  :

 

http://www.youtube.com/watch?v=gOBLdzycNAE&feature=related

http://www.youtube.com/watch?v=Z8duBgzBdfw&feature=related

 

Tag(s) : #actualités internationales
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