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Dans cent jours, nous serons fixés. Stop ou encore avec Nicolas Sarkozy ? Visiblement, alors que l’année débute, le match n’est pas joué. L’incertitude règne. Les candidats sont désormais connus mais aucun ne convainc vraiment.

 

 

Marine le Pen surfe sur la crise et les non dits des candidats. Bayrou joue le flou comme toujours sur ses intentions entre les deux tours. Hollande révise par petite touche le projet socialiste en misant déjà sur le second tour. Sarkozy prend comme d’habitude tous ses adversaires à contrepied en se disant partisan de l’application de la Taxe Tobin, même de manière unilatérale, contrairement à tous ses discours depuis des années. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Bref, tout cela ressemble à une drôle de campagne qui n’arrive pas à démarrer, ponctuée par de fausses polémiques comme celle du « sale mec », montée en épingle par les boutefeux du clan Sarkozy.

 

 

Pendant ce temps, la crise continue de plus belle : L’euro est dans le rouge, le chômage progresse comme jamais, les faillites d’entreprises, comme à SeaFrance, se multiplient, plongeant des régions entières dans le marasme économique et social. Les associations de locataires et de mal logés se rappellent à notre bon souvenir, en demandant la construction de logements sociaux et le gel, voire la baisse des loyers. Eric Cantona menace lui aussi de se présenter à la candidature présidentielle pour placer la question du logement au centre de l’agenda de la campagne.

 

 

Etrange pays où pour avoir le droit d’interpeller la société, on est condamné à mimer le jeu politique. Tout est indexé sur l’élection du président qui, par la magie de ce scrutin, peut faire ensuite la pluie et le beau temps. Pourtant, les principaux prétendants nous répètent que peu de choses dépendent d’eux : La crise, l’Europe, la mondialisation, les contraintes énergétiques. On ne pourrait plus rien faire. Ainsi, quand la campagne ne ressemble pas à un simple défilé de mode, elle s’apparente à une comparaison promotionnelle des avantages que des consommateurs, rebaptisés électeurs, peuvent retirer de leur vote.

 

 

La baisse temporaire dans les sondages de notre candidate Eva Joly , qui propose pourtant des solutions remettant en cause les dogmes de la classe politique traditionnelle, montre que le débat de fond est remisé au placard. Il ne faut pas céder ; même si nous sommes à contre-courant, nous devons expliquer, encore et encore, que si nous n’opérons pas dans tous les domaines une mutation de nos politiques publiques, la France et l’Europe connaitront des temps plus durs. La publication du rapport Lacoste sur la sureté dans les centrales nucléaires nous encourage dans cette voie. Quel que soit le résultat d’Eva Joly en avril 2012, elle a déjà fait bouger les lignes. Nos concitoyens savent désormais que non seulement le nucléaire est un danger avéré mais que contrairement à la fable délivrée par le lobby des nucléocrates depuis quarante ans, cette énergie est chère et que le prix à payer après Fukushima ne permet plus de tergiverser sur l’objectif final : la sortie du nucléaire. Quand la sureté et le traitement des déchets atteignent des sommes aussi colossales, aucun candidat sérieux ne peut prétendre défendre l’exception nucléaire française.

 

 

Ce qui est possible pour le nucléaire, l’est aussi pour l’emploi, qui sera le sujet majeur de la campagne présidentielle. Nous disons que l’objectif de créer 1 million d’emplois durant la prochaine mandature est réalisable. Au moment où le président convoque un sommet social pour imposer une fois de plus ses oukases avec la TVA sociale décidée sans concertation préalable, Eva Joly détaillera cette proposition en la chiffrant et en la discutant avec les organisations syndicales.

 

 

A l’occasion de la présentation de notre contre-budget (pour lire le contre budget, cliquer ici, nous avions montré que le chiffre de 1,6 % de croissance proposé par le gouvernement était farfelu mais qu’avec un taux de 0,8 %, à condition d’engager la reconversion écologique de l’économie, nous pouvions développer une « prospérité sans croissance ». Avec cette proposition sur l’emploi, nous persistons et signons. C’est moins glamour que de s’étriper à coup de petites phrases, mais c’est notre manière à nous les écologistes de rapprocher le réel de l’idéal.

 

 

Les Français, ces temps-ci, désespèrent de la politique. Ils veulent virer Sarkozy mais s’interrogent sur l’avenir. Ils sont inquiets pour eux-mêmes mais surtout pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Ils sont dans une position de défiance vis-à-vis des bonimenteurs professionnels qui leur vendent de bons mots là où ils recherchent des réponses pérennes. Ils ne refusent pas le changement, mais ils le veulent juste, c’est à dire qui ne profite pas toujours aux mêmes, un changement qu’ils assument parce qu’ils en comprennent le sens et le contenu.

 

 

Si je n’avais qu’un souhait pour la nouvelle année, ce serait celui-là : que cette élection présidentielle ne soit pas une grande mascarade mais un débat qui, comme en 1981, mette face-à-face des projets et pas des postures. Est-ce trop demander pour cette année ? L’année 2011 a été une année de bruit et de fureur avec les révolutions arabes, Fukushima, la crise de l’Euro et j’en passe. Si l’année 2012 pouvait être celle de l’apaisement et de la justice, j’en serais pour ma part, fort heureux. Avec quelques jours de retard, je souhaite à tous les internautes qui lisent régulièrement cette chronique une année de prospérité, de bonne santé et d’épanouissement pour eux et pour leurs proches.

 

 

Noël Mamère, le 9 janvier 2012

Tag(s) : #Présidentielle 2012
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