Une soirée à la fois triste et vivifiante.

Nous nous retrouvons à plus d’une centaine de citoyen(ne)s pour assister, une semaine après le report du précédent, au conseil communautaire qui doit décider ou non du retour au SEDIF.

L’accueil a été « soigné » par Bertrand Kern, président PS d’Est Ensemble.

En effet, une bonne quarantaine de vigiles nous empêchent d’accéder à la salle des débats.

Nous sommes soumis à une fouille au corps et nous devons présenter nos sacs. Il est vrai que parmi nous, doivent se cacher de dangereux terroristes !!!

Cette caricature de démocratie a duré plus d’une heure et les dernières personnes ont pu accéder à la salle à 21 heures 15, alors que les débats ont commencé à 20 heures 30.

Ce « comité d’accueil » a eu pour conséquence des accrochages entre ce service d’ordre et les citoyen(ne)s scandalisés par ces méthodes sécuritaires. Un huissier est également présent sur place pour constater les débordements des citoyens et permettre ainsi à M. Kern de tenir la réunion à huis-clos, mais pas de chance, les citoyens ne tomberont pas dans le panneau !

Les journalistes malgré leur carte de presse ont aussi beaucoup de difficultés pour accéder à la salle.

   

Comment peut-on avoir aussi peur de la population ???

Quel a été le coût de ce lourd dispositif, payé avec l’argent public ???

Comment peut-on avoir si peu de considération pour les citoyen(ne)s qui demandent depuis plusieurs mois un véritable débat public ???

 

 

A l’intérieur, l’organisation de la salle est pathétique avec des barrières Vauban, doublées par des vigiles qui séparent les élu(e)s du public. Et une caméra est installée pour surveiller le public.

Cette disposition est très symbolique du gouffre qui sépare, notamment, les élu(e)s PS des préoccupations de la population !!!

 

Les masques sont définitivement tombés :

- Avec d’un côté une gauche qui se prétend gestionnaire, très à l’écoute des citoyen(ne)s, soucieuse de l’alimentation en eau de nos villes et pour une gestion publique de l’eau mais qui vote le retour dans les « griffes » de VEOLIA. En résumé la gauche comme on n'en veut plus, incapable de changer quoique ce soit et trop lâche pour prendre des décisions courageuses après avoir écouté les citoyen(ne)s. Vous avez reconnu les élu(e)s du PS et un certains nombres d’élu(e)s PC (Bobigny et le Pré St Gervais).

- De l’autre côté des élu(e)s de gauche en cohérence avec leurs convictions et qui appliquent leurs idées quand ils sont en capacité de gestion. Des élu(e)s à l’écoute des citoyen(ne)s et soucieux des intérêts de la population. C’est avec une gauche comme celle-ci que nous pourrons changer notre société, faire de la politique autrement en lien étroit avec les mobilisations citoyennes. Vous avez reconnu les élu(e)s « écologie et citoyenneté » (EUROPE ECOLOGIE-LES VERTS), les élu(e)s du Parti de Gauche, de la FASE, de « à gauche autrement » et un certain nombre d’élu(e)s PC.

La création d’une régie publique de l’eau aurait dû être un acte fondateur d’Est Ensemble où la gauche était rassemblée grâce à un acte politique fort. La politique aurait démontré qu’elle pouvait prendre le dessus sur les intérêts économiques.

Malheureusement le résultat du vote parle de lui-même, l’adhésion au SEDIF a été validée par 53 voix :

41 socialistes et apparentés

6 UMP/Modem

6 PCF/Front de Gauche (Bobigny et Le Pré St Gervais)

38 voix se sont portées contre l’adhésion au SEDIF.

 

Ce vote est un grave coup porté à la démocratie, par le refus du président PS de l’intercommunalité et sa majorité godillot d’élargir le débat à l’ensemble de la population.

Toutefois, cette forte mobilisation citoyenne ne sera pas sans lendemain. Elle doit continuer et s’amplifier pour porter la voix des revendications des citoyen(ne)s qui ne pourra pas, continuellement, ne pas être entendue.

 

Quel avenir pour cette intercommunalité qui dès le premier dossier important est incapable de montrer aux citoyen(ne)s sa volonté de remettre la politique au centre de la vie citoyenne ???

Les élus qui ont voté le retour au SEDIF ont loupé une grande occasion de donner du sens à cette communauté d’agglomération, de revivifier l’engagement citoyen et de porter un coup d’arrêt à l’hégémonie économique des grands groupes qui de plus mettent en danger la démocratie, on l’a vu hier soir.