Sarkozy et la France comme réacteur nucléaire de l’Europe !

Après avoir désespérément tenté d'imposer le nucléaire comme une énergie renouvelable aux autres pays européens lors des négociations du Paquet Energie, Nicolas Sarkozy voudrait maintenant imposer, seul, au mépris de toute procédure démocratique, de construire en France des réacteurs nucléaires pour exporter l'électricité chez nos voisins. Inutile de préciser que les coûts et les déchets, resteront français. Les risques eux, sont pour tout le monde.

Cette annonce absolument ridicule et complètement décalée augure mal de la capacité de la France de Sarkozy à assumer sa part de responsabilité dans la réponse nécessairement européenne et internationale aux crises énergétiques et climatiques, et tout simplement, à respecter ses engagements et ses propres lois.

Pour rappel, la France s'est engagée comme ses voisins européens à réduire sa consommation d'énergie de 20% et augmenter la part des énergies renouvelables à 23% d'ici 2020. En exportant cette électricité nucléaire la France freinerait le développement des énergies renouvelables chez les autres, et entamerait leur capacité à atteindre leurs propres objectifs, et in fine l'objectif européen commun.

« Alors qu'Areva a 3 ans de retard pour l'EPR finlandais et risque de devoir payer 2,4 milliards de dédommagements à TVO, alors que le réacteur de Flamanville (Manche) cumule retards et infractions aux règles de sûreté, on se demande quelle mouche a piqué Nicolas Sarkozy.

Aider Areva qui a du mal à boucler ses fins de mois ?

Aider EDF et GDF-Suez à inonder l'europe d'électricité nucléaire ?

Pendant 20 ans, EDF a exporté à perte pour écouler ses surplus d'électricité, est-ce vraiment un objectif stratégique et économique sérieux ? » déclare Michèle Rivasi.

Un EPR vaut entre 4 et 5 milliards à ce jour et crée 1 500 emplois pendant le chantier, puis 200 en fonctionnement. Rénover les logements français, c'est créer 400 000 emplois pendant 40 ans. Les énergies renouvelables représentent déjà plus de 250 000 emplois en Allemagne.

Selon Yannick Jadot, « Construire deux ou trois EPR en France est une aberration énergétique et économique. En pleine période de crise, alors que sous l'impulsion du Président Obama même les Etats-Unis font le choix des économies et des renouvelables, Sarkozy fait preuve d'un rare sens historique ! »

Enfin, Nicolas Sarkozy semble oublier que même en France, un chef de l'Etat ne décide pas, seul, de construire un réacteur nucléaire. Ce projet sera résolument combattu pour ce qu'il est : une erreur lourde de conséquences européennes.