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Alors que se tient à Marseille la Conférence européenne EWEC 2009 sur l'énergie éolienne, nous sommes en devoir de rappeler à quel point cette énergie renouvelable est importante pour l'avenir de l'Europe et de tirer la sonnette d'alarme : la France est en train de sacrifier l'éolien sur l'autel du nucléaire.


L'éolien c'est aujourd'hui près de 150 000 emplois en Europe, une croissance de 20% chaque année, la principale source alternative de production d'électricité et une des clés majeures pour que l'Europe atteigne ses objectifs en matière de protection du climat et d'indépendance énergétique, notamment 20% d'énergies renouvelables en 2020.



Or, la France a déjà un retard important dans le développement des énergies renouvelables en général et de l'éolien en particulier. Et elle voudrait sacrifier les éoliennes ! On nous explique que les français n'en veulent pas, que ce n'est pas joli, que ça ne sert à rien et qu'il convient donc de construire plutôt d'autres réacteurs nucléaires.



Ainsi donc, la France qui s'est pourtant engagée à développer cette filière pour atteindre son objectif européen de 23% d'énergies renouvelables en 2020, cèderait à quelques milliers d'opposants alors que plus de 90% (1) de la population est favorable aux éoliennes. Dans un pays qui construit des réacteurs nucléaires, des usines chimiques, des incinérateurs, des autoroutes sans jamais tenir compte des manifestations et protestations massives, c'est pour le moins surprenant !


Soyons sérieux ! Si les autorités françaises (gouvernement, préfets etc.) « écoutent » pour une fois, si bien les opposants, c'est bien qu'elles en ont envie. Quand on pousse un peu la discussion, on comprend vite que le problème avec les éoliennes ce n'est pas le paysage, c'est qu'elles produisent de l'électricité et qu'en France, au sommet de l'Etat, on préfère le nucléaire.




Si le Gouvernement envisage de soumettre l'éolien terrestre à la réglementation destinée aux activités polluantes et dangereuses (Installations classées pour la protection de l'environnement, soit ICPE), ce n'est pas pour nous protéger. Cette classification aura pour conséquence un arrêt pur et simple du développement de l'éolien terrestre en France. Prendre une telle décision serait d'ailleurs en contradiction avec la volonté clairement affichée dans la nouvelle directive européenne négociée par le Ministre Borloo en décembre, qui interdit aux gouvernements de dresser de telles "barrières" contre les investissements renouvelables.




Cela ravirait certainement la ligue anti-éolienne et les amis du Président Giscard d'Estaing mais à quel prix ! Se priver de plusieurs dizaines de milliers d'emplois, renoncer à atteindre notre objectif de développement des énergies renouvelables et mettre en danger la capacité de l'Europe entière d'atteindre les siens, n'est-ce pas un tribut un peu cher à payer au lobby nucléaire français ?



Par Michèle Rivasi, candidate Europe Ecologie aux élections européennes du 7 juin 2009 et Claude Turmes, député européen, rapporteur de la directive Energies Renouvelables.



(1) Sondages ADEME 2003, 2006 et 2008



www.europeecologie.fr - élections européennes du 7 juin 2009


Tag(s) : #Energies renouvelables
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