Discours de Nicolas Sarkozy : le Président affiche son mépris pour l'environnement

 

Entre discours martial et promesses creuses, assortis d’une dénonciation très sarkozyenne de ses prédécesseurs, les propos du Président de la République au Salon de l’agriculture soulignent une fois de plus son incompréhension des enjeux de l’agriculture paysanne et durable et sa négligence pour l’avenir de la filière.

Contrairement à sa vision simpliste des choses, l’agriculture n’est pas un secteur économique comme les autres, et l’agro-business n’est pas un élément de l’identité nationale française mais une industrie concurrentielle soumise aux mêmes logiques de rentabilité financière destructrices pour l’environnement, les producteurs et les consommateurs.

"L'environnement ça commence à bien faire" a-t-il dit : Au nom de la concurrence, Nicolas Sarkozy prétend affranchir l’agriculture de la contrainte environnementale, au risque de laisser les choix à court terme épuiser un peu plus les sols, proliférer les algues vertes, aggraver la dégradation de l’environnement. Cette soumission au court terme rappelle les erreurs de jugement du candidat Sarkozy qui voulait « assouplir la loi littoral » en avril 2007, ou du Président qui fait voter l’allègement du code de l’urbanisme dans la loi de modernisation de l’économie en août 2008.

Apparemment, parler d’écologie ne fait plus recette pour Nicolas Sarkozy, et il revient aux fondamentaux du calcul électoral : mieux vaut une voix agricole acquise à l’UMP qu’un pari sur le vote écologiste. L’agriculture durable prônée par le Grenelle de l’environnement est mal partie.

"Le masque vert de Nicolas Sarkozy est tombé, c'est la preuve de son mépris pour la cause environnementale", déclare Cécile Duflot.

Cécile Duflot, porte-parole d'Europe Ecologie, tête de liste régionale en Ile-de-France le 6 mars 2010