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Tribune dans Sud-Ouest de Séverine Tessier, Bagnoletaise et candidate EUROPE ECOLOGIE en 4éme position dans le 93.

 


Assumer d'être femme sans chercher à en faire un atout. Refuser avec force de laisser présenter sa « condition » comme une faiblesse mais savoir réagir aux injustices. Rompre avec la logique victimaire et en finir avec cette journée de « commisérations » expurgeant ce que « l'homme » en général ferait de mal le reste de l'année. Telle est la perspective déterminée mais tranquille du féminisme d'aujourd'hui. Un féminisme qui s'ignore parce qu'il existe simplement sans se revendiquer. Ce que vivent les femmes opprimées, les enfants, les ouvriers, les paysans, les sans-abri, les sans-papiers exploités le vivent aussi. Certes les femmes sont plus nombreuses à souffrir d'un cumul de facteurs d'exclusion dans une société où tout se joue à la concurrence. Mais lutter contre ce fléau est une cause humaine universelle, car il n'y a vraiment aucune raison pour qu'une différence de sexe induise une inégalité de genre.

 


Ce que les militantes engagées dans la vie associative ont compris, c'est que ce combat ne peut demeurer une guerre de tranchée des porte-drapeaux autoproclamés de la cause féministe. Parce qu'il est aussi le combat d'une génération plus jeune qui cherche le bon curseur.

 


Gare aux formes féminines de prédation dans la société comme dans le couple ; des hommes sont aussi en souffrance de violences conjugales ou sous le joug de la logique managériale d'entreprises dont la plus haute figure en France est incarnée par une femme, la présidente du Medef. Gare aussi aux impostures mercantiles et à l'injonction qui nous est faite de paraître plus que d'être. Femme fatale ou femme ou foyer, quel dilemme ! Les deux sont esclaves d'une même tyrannie des moeurs, héritage du passé.

 


Ainsi, en stigmatisant le port du voile, puis de la burqa, on a peut-être pointé du doigt, non pas tant une religion en particulier que la femme en sa posture de soumise supposée. Il ne s'agit pas de savoir si on a seulement dénigré aux femmes leur libre choix mais d'analyser le fait qu'en affrontant cette question sur le terrain de la morale, avant celui du droit, on a perdu le sens de la justice.

 


Voilà pourquoi, loin des « beaux discours », et faute d'avoir trouvé pour l'heure un rôle à jouer dans les organes de pouvoir décisionnaires, les femmes se sont impliquées autrement dans la vie de la cité, entrant dans le mouvement associatif politique. Ce mouvement féministe-là, venu d'en bas, a une formidable vocation émancipatrice pour l'ensemble de la société car il s'appuie sur les combats quotidiens de celles et ceux qui veulent être utiles à tous. Plus intéressant encore, la politisation de ces mouvements bouleverse la société dans sa hiérarchie des valeurs et des comportements ; elle rompt avec une vision élitiste, archaïque et machiste d'une société qui ne voyait dans les femmes qu'un intérêt économique.

 

 

Séverine Tessier (1) ex-coanimatrice du Réseau des « insistantes parlementaires »

 

(1) Elle a animé ce réseau, créé à l'Assemblée nationale pour revendiquer l'égalité salariale au Parlement, en 1998. Candidate Europe Écologie dans le 93 et fondatrice d'Anticor, association anticorruption avec le juge Éric Halphen.

 

 

Tag(s) : #Elections régionales 2010
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