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Les chefs d’État et de gouvernement ne sont pas parvenus à adopter une position commune convaincante pour les négociations internationales sur le climat en vue du Sommet de Copenhague.


 

Rebecca Harms et Daniel Cohn-Bendit, coprésidents du groupe des Verts/ALE au Parlement européen ont estimé que : "Les attentes suscitées par les discussions entre les chefs d’État et de gouvernement de l’UE afin de parvenir à un accord sur le climat en vue de la conférence de Copenhague sont plus que jamais déçues. Les appels urgents, lancés par M. Ban Ki-moon, à la responsabilité des européens n’ont pas été pris en compte : l’issue de ce Conseil est faible, voire humiliante. C’est consciemment que l’UE est à nouveau passée à côté de la possibilité de démarrer les négociations internationales sur le climat. Elle a préféré cédé aux dissensions, à l’opacité et aux tactiques internes lors des négociations entre Etats membres.


 

On ne peut donc pas dire que l’on ait assisté à un véritable lancement d’une politique ambitieuse sur le climat. Bien au contraire, c’est à nouveau la schizophrénie européenne sur le climat qui a pu être observée : le soi-disant rôle de leader de l’UE est de moins en moins crédible étant donné que celle-ci refuse d’augmenter les objectifs de 2020. L’UE est toujours prompte à formuler ses exigences par rapport au reste du monde mais dès qu’il s’agit pour elle de concrétiser le financement d’une politique de lutte pour la protection du climat, elle fait marche arrière.


 

Concernant le financement, un mécanisme de compensation est accordé aux Etats de l’UE les plus faibles sur le plan économique alors qu’au niveau international, l’UE refuse un tel mécanisme. Un système de répartition, se basant sur la richesse, exigerait une contribution clairement plus élevée de l’UE qu’un système se basant sur les niveaux d’émissions. Ce qui est équitable pour la Pologne devrait aussi valoir pour la Chine, l’Inde ou le Brésil".


 

Eva Joly, Présidente de la commission du développement du Parlement européen, a quant a elle précisé que "l’échec du Conseil européen sur le financement du changement climatique est de bien triste augure pour les négociations à venir. Alors que l’avenir de la planète se jouera dans quelques semaines à Copenhague, les États membres continuent de pratiquer des stratégies de joueurs de poker, instrumentalisant toujours plus la détresse des pays du sud. 26 millions de personnes ont déjà été forcées à la migration par les effets du changement climatique ou d’autres formes de dégradation de l’environnement.



D’ici 2050, ces réfugiés climatiques pourraient être plus de 200 millions. Qu’attendent les États membres pour stopper ce crime contre l’humanité ? Face à de tels drames, avancer des engagements chiffrés avant ou après le gouvernement américain ne fait aucun sens. Pire, il fait honte à l’Union Européenne".


Yannick Jadot, euro-député Europe Ecologie, revient sur les conclusions du Conseil.

 

« Il aura fallu un an pour que les dirigeants européens reconnaissent les besoins des pays en développement : 100 milliards d’euros par an d’ici à 2020. Ils estiment qu’entre 22 et 50 milliards devraient venir de financement public, ce qui est très insuffisant. Des besoins de financement précoce de 5 à 7 milliards par an dès 2010 ont été reconnus, mais l’Europe n’y contribuera que de manière volontaire. Et pour ce qui est de la contribution européenne proprement dite, rien de concret n’a été avancé, malgré les efforts de Gordon Brown.


 

Le Conseil semble même décidé à faire deux poids deux mesures. Les dirigeants européens souhaiteraient en effet répartir la facture internationale surtout en fonction des émissions de chaque pays, et pas de la richesse. Ce qui leur permettrait de diviser par trois la part européenne de l’effort mondial (et passer de 30 % à 10 %).


 

Or, répartir l’effort financier international en fonction des émissions actuelles est injuste, ce qui explique les réticences légitimes des pays de l’Est. C’est pour cela, qu’au niveau européen, les dirigeants ont décidé de se partager différemment la facture européenne : ils mettront en place un mécanisme d’ajustement interne pour mieux prendre en compte le niveau de richesse des pays de l’Est ; tout comme l’année dernière, quand ils s’étaient répartis les objectifs climatiques européens (réduction des émissions de gaz à effet de serre ou encore développement des renouvelables) en fonction du PIB des pays.


 

Pourquoi ce qui est équitable en Europe ne le serait-il pas au niveau international ? Pourquoi l’Europe ne tient-elle pas le rôle de médiateur international qui lui revient naturellement étant donné la diversité des pays qui la composent ? Parce que tout est bon pour aider le moins possible les pays du Sud, quitte à se contredire. Ce Sommet européen est le sommet de l’hypocrisie !

 


La France, soi-disant généreuse, serait-elle donc insensible à la détresse des pays du Sud ? Oui. En témoigne sa volonté de piocher dans l’aide publique au développement pour les aider à faire face à la crise climatique. Entre la pauvreté et l’élévation du niveau des mers, la France demande au Sud de choisir. Cette même France qui, désormais soutenue par l’Allemagne, refuse toujours de chiffrer le soutien financier européen avant la dernière nuit de Copenhague. La France utilise la détresse comme arme de négociation !"

Tag(s) : #Déreglement climatique
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