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Il est toujours difficile de tirer un bilan complet de ces négociations intermédiaires où les principales avancées, dans des réunions bilatérales discrètes entre parties, pourront rester cachée jusqu’à la dernière nuit à Copenhague. Les 2 500 délégués et observateurs réunis à Bangkok sont en tout cas d’accord sur un point : il ne peut plus y avoir dans 60 jours à Copenhague un accord juridiquement contraignant du type de celui de Kyoto.

 

Les Américains sont en effet très clairs. Tant qu’ils n auront pas réussi à faire voter par leur Sénat leur grande loi sur la réduction des gaz à effet de serre, il n’est pas question pour eux de s’engager dans un dispositif juridique contraignant. Cela pourrait n’être qu’un contretemps, et on parle déjà d’un possible deuxième sommet à Copenhague en juillet, ou de l’adoption du nouveau protocole à Mexico lors de la prochaine conférence des parties en décembre 2010, mais la situation s’annonce bien plus complexe quand on sait que le Sénat américain doit voter cette loi aux 2/3, ce qui nécessitera le vote positif de sénateurs de la minorité républicaine américaine. Ces mêmes Républicains qui avaient refusé de ratifier le protocole de Kyoto !


 

Les espoirs qu’avaient fait naître à Poznan l’élection de Barack Obama semblent un lointain souvenir. L’Amérique était de retour, elle est déjà retournée à ses affaires intérieures. Aucun engagement sur les finances, prudence sur les propositions pour les niveaux d’émissions, aucune acceptation des accords contraignants multilatéraux on imagine la lassitude des délégués après 10 jours bien longs à essayer d’avancer sur un texte d’accord commun.


 

Il faut tout le pragmatisme des diplomates, habitués des dénouements de dernière minute, pour garder une part d’optimisme. On évoque encore des accords spécifiques sur des points précis avec effet immédiat de mise en œuvre, notamment sur des dispositifs intéressants les pays en développement (déforestation, registre des actions de réductions des émissions (Namas), premiers dispositifs financiers pour l’adaptation…).


 

Le bilan opérationnel de Copenhague s’annonce en tout cas très faible, même si les inconnues restent nombreuses sur la déclaration politique finale. Sur ce point, le travail autour du texte de Michael Zamit Cutajar, le président de l’AWG-LCA se poursuit, avec la volonté de mettre au clair les principales divergences, pour permettre enfin le début de la vraie négociation politique.


 

Il faut vraiment faire preuve d’un très grand optimisme pour se dire que c’était bien la première mission fixée aux délégués de cette conférence intermédiaire.

 

 


Ronan Dantec est vice-président VERT de Nantes-Métropole et porte-parole des réseaux mondiaux de collectivités locales dans la négociation internationale sur le climat.

 

Tag(s) : #Déreglement climatique
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