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ee verts 10Par Mathieu Ecoiffier dans Libération du 2 novembre 2010

 

Des écologistes qui construisent un projet de loi de finances alternatif pour 2011, tablant sur une croissance modeste de 1,5% ? Détaillent leur réforme de la fiscalité et se coltinent «le mur de la dette» ? Cet exercice développé par Eva Joly, leur candidate présumée à la présidentielle, est révélateur de la mue amorcée par le mouvement qui naîtra le 13 novembre à Lyon de la fusion des Verts et d’Europe Ecologie (EE). «C’est une première. On attire des experts. Ce n’est pas encore comme si on avait les services du ministère des Finances derrière nous, mais on n’est plus dans le blabla et le slogan. Jusqu’a présent lorsqu’il fallait écrire un amendement, il n’y avait plus personne», relève François de Rugy, l’un des quatre députés Verts.

 

 

Le 23 octobre, les Etats généraux pour l’emploi et l’écologie pilotés par l’économiste (ex-PS) Pierre Larrouturou ont réuni à Paris des têtes d’affiche syndicales. Autant de signes de l’attractivité nouvelle d’un mouvement qui se rêve en troisième force, alternative, après avoir en partie transformé aux élections régionales de mars (12,18%) son carton des européennes de 2009 (16,28%). Et ce en rassemblant des écologistes altermondialistes aux «centristes» qui renvoient dos à dos productivisme et étatisme de gauche et de droite. «Notre credo, c’est d’être un mouvement politique crédible autonome et de gouvernement dès 2012. On bosse depuis deux ans sur un projet complet allant de l’éducation à la sécurité», explique l’eurodéputé Yannick Jadot, porte-parole putatif du futur mouvement.

 

 

Ce travail de fond reste mal connu, tant ces derniers mois ont été accaparés par l’accord prénuptial entre Verts et EE. La question de la répartition du pouvoir au sein de la nouvelle direction et entre les membres du «parti» et les coopérateurs du «réseau» a mobilisé l’énergie des militants et des dirigeants. Ce repli sur soi a été redoublé par la difficulté, historique chez les écologistes, d’exister sur le terrain social lors du conflit sur la réforme des retraites. Une baisse de régime qui n’a pas échappé à Daniel Cohn-Bendit. «Quel est notre rôle dans la société ? Ce n’est pas de courir après la gauche de la gauche, mais de proposer des idées et des initiatives pour dépasser les scléroses et les postures», martèle le leader d’EE.

 

 

D’où l’appel qu’il va lancer la semaine prochaine à Lyon pour une «table ronde réunissant partis de gauche et syndicats, afin d’élaborer dès maintenant un projet de loi alternatif sur les retraites». «Le problème, c’est que tous ont les foies de discuter. Au PS, ils divergent sur l’allongement de la durée de cotisation. Mélenchon dit qu’il faut coller aux syndicats, mais ils ne sont pas d’accord entre eux», explique l’ex-leader de 68. Bien décidé à ne pas laisser le mouvement social sans relais politique.

Tag(s) : #L'avenir d'Europe Ecologie
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